Des chantiers à la culture et la transformation du chanvre: le parcours d’Elodie et de Pierre, créateur de CBD Brocéliande, en quête d’une nouvelle vie professionnelle dans le chanvre.
CBD Brocéliande est une marque de produits à base de chanvre créée par Pierre lorsqu’il s’est lancé comme chanvrier parallèlement à son activité de maçon dans l’éco-construction. Après l’arrivée de leur enfant, sa compagne Elodie, sculptrice dans la restauration du patrimoine, a décidé de le rejoindre dans cette aventure, pour en finir avec les longs trajets vers les chantiers et préserver l’équilibre familial. Elle a créé sa propre entreprise et utilise le chanvre récolté pour la fabrication de cosmétiques. Le lieu dédié à leur activité est situé à Paimpont, près de la forêt de Brocéliande et accueille en sus de leurs deux activités, celle d’une productrice de plantes médicinales et aromatiques. Leur objectif ? Développer CBD Brocéliande en doublant la production et en commercialisant leurs gammes de produits auprès de distributeurs locaux.
Elodie – Quand on a commencé à s’intéresser au chanvre, je me suis demandée pourquoi cette plante-là avait le droit d’afficher sur son emballage le pourcentage d’une molécule, alors qu’on ne le fait avec aucune autre. Est-ce que juste c’est vendeur et les gens vont chercher ce qui va être le plus fort quand ils se sentent vraiment mal, ou moins fort pour leurs animaux. Je ne sais pas s’il y a vraiment une utilité à ça. Et c’est vrai que si on extrapolait ça à toutes les plantes, ça serait vraiment compliqué.
Une activité dans le CBD près de la forêt de Brocéliande, terre de légendes
Thomas B. – Alors, cet arbre a 1 000 ans.
Pierre K. – Ça, c’est la vraie légende vivante de la forêt de Brocéliande. Voilà. Très représentant. Bonjour à toutes et à tous.
Thomas B. – On est juste à Paimpont.
Pierre K. – À Paimpont, au cœur de la forêt de Brocéliande.
Thomas B. – Entre le roi Arthur, Merlin, toutes les histoires et légendes d’Excalibur et CBD Brocéliande. Ça fait moins de deux ans que vous avez commencé.
Pierre K. – Oui, ça fait un an et demi.
La recherche de revenus complémentaires et d’une préservation de l’équilibre familial
Une activité complémentaire à leurs métiers respectifs
Thomas B. – On peut peut-être dire que vous aviez un double objectif. Vous me corrigez si ce n’est pas tout à fait ça. Vous vouliez faire de cette plante fabuleuse une source de revenu complémentaire dans vos activités. Et, très important, garder un vrai équilibre familial, qui vous permette de vous ressourcer aussi. C’est ça à peu près ?
Pierre K. – Oui, c’est ça, parce que moi, j’ai déjà une activité à côté. Je suis maçon du bâti ancien.
Thomas B. – On va y revenir !
Pierre K. – Ok. Je fais de l’éco-construction. Et du coup, on ne peut pas accumuler trop d’activité intense. C’est déjà un travail qui me prend pas mal de temps.
Thomas B. – Et toi, du coup, Élodie ?
Elodie, une ancienne sculptrice sur des chantiers de restauration du patrimoine
Elodie – J’étais dans une entreprise de restauration du patrimoine. Je faisais de la taille de pierre, de la sculpture et de la maçonnerie. On a eu un bébé en même temps qu’on s’est inscrits à la formation, qui a 16 mois. Ça a été un moment un petit peu charnière où j’ai dû changer l’organisation de ma vie et ça m’a permis de prendre aussi cette décision de développer un projet lié au chanvre. C’est vrai que cette période de transition, le fait de passer beaucoup de temps avec les plants, d’être beaucoup dehors, au champ, d’apprendre à les transformer, d’étudier le projet, ça m’a permis d’arrêter cette activité. Donc moi, je suis plus disponible sur le projet.
T. – Tu avais jusqu’à trois heures de route par jour.
E. – Ça, c’était récemment. Oui, c’était à la fin où les chantiers étaient tous très loin, donc c’est devenu usant. Mais les conditions extrêmes m’ont aussi permis de prendre la décision, parce que je pense que c’était vraiment… Je pense que c’est aussi la situation du bâtiment, dans lequel j’étais, l’entreprise dans laquelle j’étais. Les chantiers sont plutôt loin dans la restauration du patrimoine, donc c’était une contrainte dans cette entreprise.
T. – Dans tes sculptures, quand même, il y a un truc à dire, moi je trouve, tu as fait des gargouilles !
E. – Oui, on a fait des gargouilles, des chimères. Il y en a qu’on a restaurées, il y en a qu’on a recréées entièrement, notamment sur l’église de Pleyben. S’il y a des Bretons, il y a plusieurs chimères, dont une très grande chèvre que j’ai faite.
Pierre, maçon sur des chantiers d’éco-construction parallèlement à CBD Brocéliande
T. – Et toi, Pierre, tes chantiers éco-construction ? Tu as déjà dans ton parcours l’habitude de travailler le chanvre pour l’éco-construction.
P. – Dès qu’on a l’occasion, on met du chanvre sur les murs, dans les dalles, un petit peu partout.
T. – Donc, ce projet-là, pour toi, c’est un peu un prolongement, plus qu’une transition ?
P. – Il y a un lien. Déjà, la plante, c’est la même dont on se sert en éco-construction et dont on se sert aussi là, pour le bien-être. C’est intéressant de la voir vivante au jardin. C’est vraiment chouette.
Visite avec Pierre sur un chantier terre-chanvre
T. – Toi, tu travailles dans l’éco-construction. On est sur un chantier terre-chanvre.
P. – Voilà, c’est ça. Moi, je fais beaucoup de terre crue. C’est ma spécialisation. Je suis maçon du bâti ancien. Dès qu’on peut mettre du chanvre et de la terre, on n’hésite pas.
CBD Brocéliande: un projet au sein d’un collectif d’entrepreneurs dans les plantes
Un hectare et demi entre forêt et zones humides
T. – On va parler un peu plus de votre activité dans un instant, mais le lieu ici… Où est-ce qu’on est exactement ? On l’a dit, Brocéliande, mais il y a quoi ? Un peu plus d’un hectare ?
P. – Il y a un hectare et demi en zone naturelle, à côté de la forêt, au cœur de la forêt.
T. – Vous êtes sur quelques dizaines de plants ?
P. – Oui, je dois avoir une trentaine cette année, 35.
T. – À peu près comme l’an dernier ?
P. – J’avais à peine plus l’an dernier.
T. – Il y a un bâtiment maison, qui n’était pas du tout une maison, c’était une étable dans un état pas possible au départ. Il n’y avait pas d’arbre.
P. – Non, c’est ça. C’était un peu un désert, en fait. Nous, on a choisi de planter des arbres, de planter des fleurs et ce n’est pas fini. On va en mettre un maximum.
T. – Il y en a plein.
Une collaboration de trois entreprises sur le site
P. – C’est ce qui a motivé aussi mon projet. C’est qu’en fait, ici… Je pense que c’est le moment de parler des autres entreprises qui sont là. On est trois petites entreprises. Il y a Élodie, il y a moi, et il y a Madeline, Piquéloère, qui est une productrice de plantes médicinales et aromatiques, et qui fait aussi des bouquets.
T. – Oui, vous êtes trois entrepreneurs individuels.
P. – Oui, c’est ça.
T. – Toi, tu es, pour simplifier, le producteur.
P. – En chanvre.
T. – Tu transformes un peu aussi, mais surtout toi, tu transformes. Et il y a l’experte en plantes médicinales, en plus.
P. – Oui, qui nous a motivés parce que c’est elle qui a amené le projet de plantes sur le lieu. On lui a proposé un espace pour s’installer.
T. – C’est un lieu que vous voulez vraiment rendre vivant par tous les bouts possibles ?
P. – Oui, on a envie d’optimiser. C’est une petite surface, mais on voit déjà tout ce qu’on peut faire sur une si petite surface. Parce qu’il y a 1,4 hectare, mais il y a bien 5 000 m² qui ne sont pas exploitables, qui sont une zone humide. Donc c’est vraiment un hectare.
T. – Il y en a un étang ou deux derrière.
P. – Voilà.
Un choix pour le partage, l’entraide et la valorisation des activités de chacun
T. – Il y a une raison au fait que vous ayez plusieurs entreprises et vous, en couple, chacun la vôtre. Parce qu’on peut se dire: Pourquoi vous avez fait une entreprise chacun ? D’ailleurs, je vous pose la question.
E. – Il y a un petit tracteur qu’on partage. Les locaux, le hangar on le partage aussi. On se file des coups de main. Il y a les charges d’eau, d’électricité, tout ça. On s’est dit qu’il faudrait qu’on se mette tous ensemble. Mais pour le moment, c’est vrai que, vu que ce sont des projets assez jeunes, on se dit que pour se sécuriser les uns les autres, au moins, on a nos comptabilités à chacun. C’est assez simplifié. Et puis, on se posera la question dans quelques années, peut-être, de se mettre ensemble sur un projet collectif. Mais en attendant, on préfère déjà…
T. – C’est un statut commun, c’est ça que tu veux dire ?
E. – Oui, puis il faut apprendre à travailler ensemble, qu’il n’y ait pas trop de conflits. Nous, c’est vrai qu’on est en couple, du coup, c’est bien aussi qu’il y ait une séparation, même pour déclarer chacun. Ça valorise chacun pour son temps de travail. Je trouve que c’est chouette de démarrer comme ça. Ça nous convient, en tout cas.
Le nouveau défi: développer un réseau de distribution des produits de CBD Brocéliande
Trouver du temps pour la prospection et le démarchage
T. – On va revenir sur vos perspectives pour la suite. Il y a un projet de statut plus important quand l’activité pourra le porter, mais il y a aussi plein de choses qui bougent en ce moment pour vous, notamment parce que, Elodie, tu as dégagé du temps sur l’activité que tu avais qui te prenait tout ton temps avant.
E. – C’est ça, oui. Donc tout ce temps-là, déjà, c’est inespéré, c’est chouette. Je suis très contente d’avoir ce temps. Du coup, ça va me permettre de démarcher un peu plus loin, de développer d’autres produits aussi, auxquels je n’avais pas pensé. Donc c’est vrai que c’est bien d’avoir du temps aussi pour se donner des idées. Et puis, ça me permet de démarcher plus loin, de faire un beau site internet, pour faire de la vente en ligne aussi. Peut-être faire des marchés, parce que pour l’instant, on n’a pas fait de marché vu qu’on bossait tous les deux. La semaine, on n’avait pas envie d’aller se farcir le marché du vendredi soir ou du dimanche matin, à côté. Mais c’est vrai que c’est un mode de vente directe qui est chouette. Donc peut-être qu’on va se motiver là-dessus. On a plein de possibilités, on va voir.
Les premières ventes depuis 6 mois environ
T. – Vous vendez depuis six mois à peu près. Ça dépend toi ou Élodie, enfin, Pierre ou Élodie, vous avez un peu de vente directe. Le point de vente que vous visiez au départ, parce que celui-là, il est vraiment important pour vous. Et tu me disais Élodie, tout à l’heure, en préparant un peu d’interview, que ça fait un mois que là, tu bouges pour démarcher un peu parce que tu as le temps maintenant. Et il y a plein de trucs qui sont en train de se passer.
E. – J’essaie de me mettre une petite rigueur sur la façon de faire ça, parce que je n’ai aucune connaissance en vente ou en démarchage. Donc j’ai essayé de faire un catalogue, d’envoyer des mails. Et voilà, je pense que c’est en route. Là, j’ai une dizaine de dépôts où je pense que ça va bien se passer, dans le coin.
L’identification d’une dizaine de points de vente locaux potentiels
T. – Tu as identifié une dizaine de points de vente dans le coin ?
E. – Oui, dans le coin.
T. – Qui sont très chauds pour travailler avec vous ?
E. – Oui, qui sont intéressés en tout cas. Et puis je me rends pas du tout compte de la… Aussi, on se rend pas compte de la quantité des ventes qui vont être faites. Ça, c’est quelque chose dont je n’avais aucune idée. C’est pour ça que c’était bien de commencer avec une boutique pour voir un petit peu ce qui partait et pas se faire déborder ensuite, surtout avec le mois d’août où, dans les zones touristiques, ça peut aller vite.
Un démarrage d’activité en douceur et une forte marge de progression pour CBD Brocéliande
T. – Et là, si je me trompe pas, vous êtes à quelques centaines d’euros de chiffre d’affaires par mois.
P. – Oui, c’est ça.
T. – Depuis que vous avez commencé, en fait. Sachant que vous n’avez quasiment pas démarché.
P. – Non, on y allait vraiment tranquille au départ. Donc, on ne peut aller que vers le mieux. On a une grosse marge de progression.
T. – Aujourd’hui, vous avez un rythme qui vous va bien. Est-ce qu’on peut dire que vous êtes là où vous vouliez être ?
P. – Dans si peu de temps, oui. Là, pour un démarrage, c’est très bien pour nous en termes de production. Moi, j’ai atteint mes objectifs de l’année dernière et cette année. Je veux rester petit, pour l’instant, parce qu’on veut pouvoir gérer notre matière, proposer des produits de qualité. Donc tout ça, ça prend du temps.
T. – Puis approvisionner en continu les points de vente que vous avez.
P. – Aussi, c’est ça. On ne veut pas se disperser.
T. – Aujourd’hui, vous en avez très peu, mais comme vous me disiez, vous avez voulu d’abord valider l’essentiel qui est pour vous, qui est quoi ?
Un premier point de vente des produits de CBD Brocéliande, pour tester les ventes et avoir les premiers retours client
E. – En fait, on a a voulu commencer à l’herboristerie de Paimpont parce que c’est une boutique qui vraiment attire beaucoup de monde. Ce sont des personnes qui travaillent là-bas, qui ont un métier en main, qui ont appris leur métier, qui font des très bons diagnostics, qui conseillent très bien les gens.
T. – Une vraie herboristerie.
E. – C’est une vraie herboristerie.
T. – Comme quoi, ça existe.
E. – Oui, oui, carrément, ça existe. Elle rayonne assez loin. Donc, on voulait quand même avoir, au début, un peu une exclusivité là-bas, dans les deux sens. Ça a été aussi faire notre place là-bas. Et pour ça, on a pris vraiment notre temps de voir les retours clients là-bas, comment ça se passait. Ce sont les retours des différentes personnes qui sont salariées là-bas, comment elles arrivent à vendre ce produit, comment elles s’en sortent pour le conseiller. Et on a voulu attendre déjà ça, avant de commencer à trouver d’autres boutiques.
Les objectifs à plus long terme de CBD Brocéliande
Développer la vente directe
T. – Vous faites aussi un petit peu de vente directe aujourd’hui, on peut dire ?
P. – Oui, un petit peu, à l’occasion. Et on va développer aussi ce côté-là un petit peu plus.
T. – Comment vous voyez la suite, justement, par rapport à ça ? Comment vous vous sentez par rapport au fait de déployer un peu plus la chose là-dessus ?
P. – Déjà, en termes de production, il y a toujours moyen de faire plus, là, vu que je commence vraiment petit. Ce qui est déjà bien, c’est qu’on produit déjà suffisamment pour ce qu’on a à proposer en ce moment, mais on peut déjà optimiser ce côté-là. Donc, je vais forcément produire plus, pas forcément sur beaucoup plus de surface, mais on va garder la mesure aussi, y aller petit à petit.
T. – Vous ne devez pas presser, en fait ? On est pas pressé, en fait.
P. – On n’est pas pressés, non. On veut vraiment faire les choses bien et que les endroits où sont distribués nos produits correspondent à nos valeurs, parce que pour nous, c’est important.
Conditionner les produits en stock
E. – On s’est rendus compte tout à l’heure aussi qu’on avait pas mal de stock et des préparations. On a fait de l’alcoolature, on a des macérats huileux qui sont prêts, on a plein de choses qui sont prêtes. Et c’est ce temps-là que je n’avais pas, de mettre en contenant, d’étiqueter, de faire un petit peu de… Tout ce temps-là qu’on n’avait pas et on avait envie d’expérimenter d’autres mélanges de tisanes, d’autres choses. Et là, je pense qu’on va essayer déjà de vendre ce qu’on a. Et il va y avoir la récolte qui va arriver dans trois semaines. Donc on va avoir des choses à vendre. Il faut juste le faire.
T. – Vous êtes confiants par rapport à tout ça ?
P. – Oui, on est confiants parce qu’on ne joue pas tout là-dessus et parce qu’on fait déjà des choses intéressantes. On a déjà des super retours. Donc oui, on est complètement confiants et parce qu’on croit en ce qu’on fait et parce que c’est validé par les gens qui nous prennent nos produits.
Doubler la production et augmenter le temps dédié à cette activité
T. – D’accord. Où est-ce que vous voyez dans un an, dans deux ans, avec tout ça ?
E. – Je ne sais pas trop. Là, déjà, c’est vrai que c’est allé vite. Je ne pensais pas qu’on en serait là au bout de si peu de temps. On a beaucoup de produits différents déjà. Donc dans quelques années, j’espère qu’on aura doublé notre production et qu’on sera vraiment surtout dans un confort de vie par rapport aux plantes, qu’on ait du temps à passer ici avec les plantes, qu’on ait moins besoin de courir sur les chantiers. Ça serait chouette. J’espère qu’on va atteindre ça.
P. – Oui, et puis en tout cas, on en fera toujours, même si c’est à petite échelle. Moi, je suis ravi de proposer ce qu’on propose et j’ai envie de continuer là-dessus.
Les produits CBD Brocéliande
CBD Brocéliande: une belle gamme de produits créée en 18 mois
T. – Vous avez une gamme produits qui est magnifique. Je pense que c’est un des gros trucs que vous avez pu atteindre en assez peu de temps, en 18 mois à peu près. Il y a combien de produits ? On ne sait même pas, mais il y en a plus d’une dizaine.
E. – Oui, je ne sais pas. Il faudrait qu’on revoit sur les images qu’on va prendre. Oui, parce que c’est ça, les alcoolatures ne sont pas mises en flacon. Il y a plein de choses qui sont en cours.
T. – Oui, les recettes sont au point, les tests ont été faits, les retours sont là.
E. – Oui, l’analyse va arriver demain pour l’alcoolature, donc on saura ça demain.
P. – Mais pour le reste, on est au point et on va en faire d’autres, des recettes.
T. – Oui, carrément. En fait, c’est encore le début de l’aventure.
P. – Oui, complètement.
Découverte des produits de CBD Brocéliande: tisanes, huiles, macérats, crèmes etc.
T. – Oh les belles étiquettes! Magnifique assortiment de produits. On commence avec toi, Pierre.
P. – Oui, ici, on a les variétés CBG, CBD de cette année, avec les tisanes qui sont ici.
T. – Yes, ces belles fleurs, tisane Morphée, du coup.
P. – Oui, bien dosées en chanvre. Avec ici des huiles sublinguales, macérats. Les fleurs en sachet.
T. – Fleurs en sachet et en petites boîtes.
P. – Et les résines aussi, les deux types d’extraction.
T. – Deux autres types d’extraction.
T. – Ouh là là! Là, on a les petites recettes secrètes pour les futurs produits.
E. – Voilà, c’est ça. Les tests avec différentes plantes médicinales qu’on a sur la ferme et les produits cosmétiques qui sont faits à base de chanvre, principalement. Donc, la crème au chanvre, ici. La crème pour les peaux abîmées qui contient aussi pas mal de chanvre. Là, c’est un petit baume aux bourgeons de Peuplier, qui ne contient pas de chanvre pour lui. L’huile de massage et l’huile intime pour les parties intimes féminines et utilisable en lubrifiant aussi.
T. – Tout ça avec des formulations déposées bien dans les règles d’IP.
E. – Grâce à la formation aussi.
CBD Brocéliande: une vision du chanvre
Le chanvre, une plante singulière aux vertus encore méconnues
T. – Par rapport au taux de CBD dans les produits, on est un peu dans une course marketing. Pas nous, mais on voit beaucoup ça dans le marché.
E. – Oui, c’est ça.
T. – Plus il y en a, mieux c’est, soit-disant.
E. – C’est ça. C’est que nous, en arrivant à l’herboristerie, c’est la première frontière à laquelle on a été confrontés, c’est qu’on arrivait avec le CBD. Le mot CBD, ça sonnait mal dans l’imaginaire, en tout cas, des herboristes là-bas, parce qu’elles voyaient ça comme quelque chose de très marketing. Elles ne l’associaient pas forcément à la plante.
T. – Il y avait de la méfiance de leur part un peu là-dessus.
E. – Oui. Après, pour celles qui ont été formées au Canada, un peu moins, parce qu’elles l’ont plus connue et pratiquée dans leurs cours. Mais c’est vrai qu’on a déjà dû faire ce travail-là d’expliquer les vertus de la plante et de la remettre sur un pied d’égalité avec d’autres plantes médicinales. C’est compliqué à faire puisque c’est une plante qui se vend cher. Et ça a été la première chose. Du coup, c’est vrai que nous, ça nous a permis aussi de retravailler cette plante comme une plante médicinale. On va faire un petit peu moins de fleurs pour la vaporisation. On va faire plus des transformations et puis la valoriser comme une autre plante médicinale.
Des interrogations persistantes sur l’affichage du taux de CBD sur les produits à base de chanvre
T. – Il y a ce truc du pourcentage de CBD.
E. – Ce truc du pourcentage, c’est que moi, dès le départ, quand on a commencé à s’intéresser au chanvre, je me suis demandé pourquoi cette plante-là avait le droit d’afficher sur son emballage le pourcentage d’une molécule alors qu’on ne le fait avec aucune autre plante, en tout cas dans une herboristerie.
T. – Le droit, ou est-ce que c’est une obligation ? Est-ce que ça pose des questions ?
E. – Je ne savais pas. Je n’en sais rien. Est-ce qu’on est obligé d’indiquer le taux de CBD ? Est-ce que juste c’est vendeur et les gens vont chercher ce qui va être le plus fort quand ils se sentent vraiment mal ou moins fort pour leurs animaux ? Je ne sais pas s’il y a vraiment une utilité à ça. Et c’est vrai que si on extrapolait ça à toutes les plantes, ça serait vraiment compliqué.
T. – Oui, parce que sur les autres plantes, on ne le fait pas.
E. – Non, on ne le fait pas, alors qu’on recherche des molécules précises dans chaque plante.
T. – Il y a plein d’autres molécules aussi.
E. – Il y en a plein d’autres.
Le taux de CBD perçu comme une mode ou une démarche marketing
T. – Pourquoi celle-là plus qu’une autre ? Parce que c’est peut-être la mode.
P. – Je trouve dommage de réduire la plante à une molécule, quand on voit le nombre de cannabinoïdes intéressants dans une plante, l’effet des terpènes, l’effet d’entourage, des phénotypes, de comment elle pousse. C’est dommage, c’est très réducteur de réduire la plante à un pourcentage.
T. – Sous-entendu, il y a certainement moyen de faire autrement.
P. – Oui, c’est un côté marketing quand même, le côté pourcentage, quand on voit les retours, finalement, qu’on a.
T. – Ce n’est pas ça qui prime ?
P. – Non, ce n’est pas ça qui prime. Et puis, quand on voit les modes de production de certaines plantes, je crois qu’il vaut mieux… Du local, déjà, c’est bien.
L’apport de la formation Chanvre Légal Pro au projet de CBD Brocéliande
La connaissance de la plante
T. – Vous êtes rentrés dans le programme il y a 18 mois, c’est ça à peu près ?
P. – Oui, c’est ça.
T. – Vous êtes parti de zéro ?
P. – De zéro, oui.
T. – Sur la production, la transformation, tout ça. Qu’est-ce que ça a pu vous apporter ? Racontez un petit peu votre expérience là-dessus.
P. – Moi, à titre personnel, j’ai appris énormément de choses rien que sur la plante et ses emplois, ses usages. On part avec des idées préconçues, on pense connaître des choses et on découvre un vaste domaine derrière.
T. – Tu me disais qu’il y avait plein de trucs sur lesquels vous n’étiez pas sûr de vous. Ça vous faisait un peu flipper, peut-être.
E. – Oui, c’est sûr que je pense qu’on ne se serait pas lancés s’il n’y avait pas eu la formation. J’avais commencé par t’appeler, je crois, parce qu’on se posait la question de savoir s’il existait des formations adaptées à ce que nous on voulait faire. Parce qu’on savait que nous, on voulait faire 100 plantes. Là, on fait un peu moins de la moitié. Je pense qu’on ira vers ça et on ne voulait pas faire plus. Et on se sentait un petit peu les petits derniers, enfin les « petits joueurs dans la récré ».
T. – Tu te demandais si faire petit, c’était possible ?
E. – Oui, si c’était possible de participer dans une formation, dans un réseau en tout cas, et si ça avait du sens aussi par rapport aux informations, au matériel que les gens utilisaient, ou est-ce qu’on était totalement hors système.
L’importance de l’intégration d’un réseau et des échanges avec des experts
E. – En effet, c’était parfait. Je pense que toutes les formations ne sont pas pareilles. Là, vraiment, ça nous convient parfaitement. En plus, les échanges sont vraiment riches, les gens sont généreux sur les infos. Et ça, j’ai été très étonnée.
T. – Ok.
E. – Parce que dans le monde des plantes médicinales, ce n’est pas forcément le cas. Ça coûte très cher de se former, il faut rencontrer les bonnes personnes qui sont dans un état d’esprit de transmission. Il faut donner vraiment de soi. Et là, on sent que c’est extrêmement rapide. On gagne un temps fou sur les questions, même des questions très techniques. On va trouver la réponse très rapidement. Et ça, j’ai été étonnée. En plus du support de cours qui est déjà énorme, il y a tous les échanges, le fait de se sentir moins seuls aussi quand on a des problèmes. Après, évidemment, ce n’est pas magique, ça ne va pas résoudre nos problèmes de pieds mâles qu’on a dû arracher. Mais en tout cas, on se sent moins seuls dans les problèmes qu’on rencontre et ça, c’est vraiment chouette.
La prise de confiance en leur projet
T. – Est-ce que ça vous a permis de gagner un peu en confiance ?
P. – Oui, on gagne en confiance, on démarre vite, on ose déjà se lancer directement. Au niveau légal, parce qu’il y a quand même une grosse question légale sur le chanvre, on sait où on va, on ne fait pas n’importe quoi, on ne prend pas n’importe quel risque. Du coup, on gagne en assurance, forcément. Oui, effectivement, comme disait Élodie, on a des réponses tout de suite. Moi, je n’ai pas eu le temps de poser les questions, que j’avais les réponses, donc c’était plutôt chouette.
T. – Oui, tu disais ça tout à l’heure. Au début, qu’est-ce que tu m’as dit tout à l’heure ?
P. – Parce que c’est un peu impressionnant, les lives, il y a tout le monde qui participe.
T. – « Au début, on ne me voyait pas parce que j’avais les réponses avant ».
P. – En fait, avant de poser mes questions, il y avait déjà quelqu’un qui les posait. Donc j’avais juste à prendre des notes. C’était très très bien. Et aussi, j’ai été super surpris de la richesse des échanges et du côté technique. Il y a des pointures quand même. Il y a des gens experts dans la formation et ils partagent généreusement les infos.
T. – Dernier truc: est-ce que vous recommanderiez le programme à d’autres personnes qui cherchent à travailler tout ça ?
P. – Après tout ce qu’on vient de dire, je pense que oui. Oui, bien sûr. Oui, carrément.
Un gain de temps pour l’évolution des projets de CBD Brocéliande
T. – Un dernier mot pour finir ?
E. – Franchement, merci à tout le monde dans la formation, parce que la coopération, c’est vraiment hyper efficace pour évoluer. On gagne un temps incroyable et on se sent quand même guidés par les plus anciens. Merci à tout le monde, à toi pour driver tout ça.
T. – Merci.
E. – Et puis à tout le monde pour les infos et les partages.
P. – Oui, et puis vive le chanvre! Il faut y aller, c’est une super plante et il faut avoir confiance. C’est un haut potentiel.
T. – Yes. Merci à vous.
P. – Merci à toi.
T. – Et longue vie à CBDBroceliande.
P. – Merci. Salut à tous.
Pour aller plus loin
T. – On est en plein cœur de la forêt de Brocéliande. Et ça, c’est…
P. – C’est l’arbre d’or.
T. – C’est l’arbre d’or.
P. – C’est un symbole de la renaissance de la forêt. Parce qu’il y avait eu un grand incendie, je ne sais plus en quelle année.
T. – Ok.
P. – Et du coup ils ont voulu symboliser le fait que ça redémarre toujours derrière.
T. – Yes.
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