Production de chanvre : la transition d’un ancien prof

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Eric a été prof toute sa vie. Il s’est lancé dans la production de chanvre dans le Finistère avec un collectif de proches créé autour du projet. Animé par la reconnexion à la nature et la transmission aux jeunes générations, il nous raconte son parcours, de la découverte du chanvre via la formation Chanvre Légal Pro, à la commercialisation des premiers produits de sa marque Wakan Douar.

Eric, un ancien prof reconverti dans la production de chanvre

Un chanvrier animé par la transmission et la protection de l’environnement

Eric V. – Mettre les mains dans la terre, ça ne m’a jamais posé de problème. La notion de devoir vendre, tout l’administratif qui tourne autour, tout l’aspect législatif, tout ça, c’est quelque chose dans lequel je dois me plonger et qui est à la base plus problématique pour moi.

Thomas B. – C’est la brique que tu développes en ce moment, c’est ça ?

Eric V. – Complètement. C’est vraiment ce sur quoi il faut que j’avance le plus pour pouvoir avancer dans le projet.

Thomas B. – Donc Eric, tu es à la tête d’un petit projet de résilience.

Eric V. – Oui, de résilience sur le sud Finistère, un petit projet qu’on a appelé Wakan Douar. En fait, c’est un petit projet mené par un collectif. Je ne suis pas tout seul, et en particulier il y a quelques quelques jeunes là, dont mes enfants, mais aussi des amis à eux, des gens, disons autour de 25 ans, qui ont envie d’avancer dans cette thématique de la résilience.

Thomas B. – On va revenir sur la signification Wakan Douar dans la vidéo. Mais il y a un certain nombre de valeurs importantes pour toi, pour vous dans ce projet, notamment la valeur de transmission aux jeunes générations.

Eric V. Tout à fait. Il y a dans le projet, effectivement, il y a un volet « environnement », « transmission ». Moi, la transmission, ça me parle parce que de professions de base, je suis enseignant, donc c’est un petit peu aussi ça qui revient en premier. Et puis pour aujourd’hui, on le sait, on le sent, que cette transmission d’un certain nombre de notions et de valeurs, de respect de l’environnement, d’apprendre, de reconnexion à la nature, surtout chez les jeunes aujourd’hui, c’est fondamental. On sent monter toutes ces questions d’éco-anxiété et on les sent un peu désemparés face à ça. Et souvent, ils se mettent un peu en situation de faire l’autruche, à travers leurs écrans bien souvent, pour ne pas trop être en stress. Et donc c’est une protection aussi pour eux.

Thomas B. – Si j’ai bien compris le projet, parce que toi tu es à quatre ans de la retraite à peu près…

Eric V. Voilà. Moi j’ai 58 ans aujourd’hui, donc si les règles du jeu ne changent pas d’ici là, effectivement, normalement, il me reste quatre ans.

Thomas B. – Donc tu es plutôt sur l’idée de développer cette activité en relation et pour la transmettre aux jeunes derrière.

Eric V. Tout à fait.

Thomas B. – Plutôt que pour toi même en fait.

Eric V. Voilà, complètement. Effectivement, me lancer dans une activité en lien avec le chanvre aujourd’hui, même si c’est aussi un plaisir personnel parce que j’ai toujours eu ce lien avec la Terre… Moi ça fait 30 ans que j’occupe ce lieu, j’ai développé un potager, on est en quasi autonomie alimentaire d’un point de vue familial. Cette notion d’autonomie aussi m’habite beaucoup. Mais aujourd’hui, effectivement, cette découverte du chanvre que je ne connaissais pas encore il y a deux ou trois ans.

La découverte du chanvre et la formation à la production

T. – Comment tu es arrivé là du coup ?

E. – À travers la formation Chanvre Légal Pro principalement. Comme beaucoup de gens, ça a été la période de confinement du Covid en 2020 qui m’a fait aussi me poser tout un tas de questions. On s’est retrouvé sur ce lieu-là avec les enfants qui sont revenus un peu chez papa, maman a passé cette période dans cette période du Covid et on est tombé sur cette proposition de devenir chanvrier. Moi, ça m’a parlé. C’est surtout quand j’ai découvert l’ensemble des potentialités de cette plante, qui répond aujourd’hui à tellement de problématiques qu’on a, que ce soit sur le plan alimentaire, que ce soit sur le plan du remplacement de molécules issues de la pétrochimie. On peut faire tout un tas de choses avec le chanvre. La production de chanvre a accompagné l’humanité depuis le tout début et on lui a fait un procès d’intention absolument terrible au milieu du XXᵉ siècle. C’est vraiment une plante qu’il faut absolument redécouvrir, remettre en culture au maximum parce qu’elle a des potentialités énormes. Et aujourd’hui, voilà, ça va devenir une réponse à plein de problématiques quoi.

Les difficultés rencontrées lors de ses premières productions de chanvre

T. – Alors on peut peut être dire un mot sur la récolte de cette année qui est qui a été très difficile.

E. – Effectivement, nous, cette année, on a travaillé sur une récolte en fait en but de faire de la fleur et et des extractions de CBD. Effectivement, sur ce type de culture, cette année, ça a été compliqué, pour une raison qui a touché tout le monde, c’est la sécheresse et les conditions climatiques,

T. – Même si on le voit pas aujourd’hui !

E. – Même si aujourd’hui on est presque content parce que depuis presque trois mois maintenant…

T. – C’est la première pluie depuis combien de temps là ?

E. – Depuis presque trois mois. On a eu ce que ma grand-mère appelait des pissées de moineau, mais c’est vraiment la première pluie qu’on peut qualifier de digne de ce nom.

T. – Et puis tu as eu des ravageurs en quantité en plus.

E. – Nous, on a cultivé cette année sur une parcelle qui n’avait pas été mise en culture depuis plus de quinze ans et sur laquelle les lapins avaient élu domicile. Bon, au début on s’est dit bon, on va cohabiter et en fait ils nous ont mis la misère. Cette année, c’est un – zéro pour les lapins. Donc on va devoir effectivement… Ils nous ont mangé, allez, on va dire 75 % de ce qu’on avait planté. Mais ça, c’est un problème spécifique à cette année et à notre parcelle. Et on va prendre les mesures nécessaires, en particulier grillager la parcelle, enfin une partie au moins, en enterrant un grillage, de façon à résoudre ce problème-là pour l’année prochaine.

T. – Alors cela dit, il y a quand même une petite, elle est décevante, mais quand même, une petite récolte cette année qui va être valorisable.

E. – Oui, tout à fait, tout à fait.

T. – Voilà. Et tu as aussi un peu de stock.

E. – Un peu de stock de l’année dernière. L’année dernière on avait cultivé sur ce sur cette parcelle, ici en en mode un petit peu permaculture. C’est à dire que la production de chanvre était en partie mélangée aux légumes, aux annuels qu’on peut faire pousser ici pour notre propre autonomie alimentaire. Et puis aussi dans le verger là-bas, qu’on voit en arrière-plan, avec d’autres problématiques qui étaient plus liées aux limaces l’année dernière, mais plus faciles à gérer quand même. Bon, ça nous est arrivé de passer quelques soirées à la lampe frontale, à enlever les limaces, mais c’était plus gérable que les lapins.

T. – Non mais là, vous êtes tombés sur une mine de lapins.

E. – Là, on est tombé sur un véritable HLM de lapins.

T. – La bonne nouvelle, c’est qu’on a vu ensemble qu’il y avait des choses qui étaient valorisables.

La valorisation de sa production de chanvre et les débuts de la commercialisation

E. – L’année dernière, avec notre récolte, on a déjà fait un certain nombre de produits qu’on verra peut être dans la vidéo: des tisanes, du chaï, un peu de fleur brute, des macérats huileux essentiellement pour massage. On a des choses comme ça. Et l’année prochaine, on envisage, car pour moi la production de chanvre c’est aussi, l’alimentaire, peut-être avant tout même. Et là donc on a plusieurs pistes. On est en cours d’acquisition d’une parcelle sur une ferme en transmission, d’environ six hectares, dont trois hectares de S.A.U. Et sur ces trois hectares, on a pour projet de faire une culture, une production de chanvre graine, cette fois. Aussi, on est en contact avec la communauté de communes, dans le cadre de la protection de leurs captages d’eau, ils sont intéressés par le chanvre en tant que plante qui pousse sans intrants chimiques.

E. – Actuellement, ce qu’on a fait jusque là, c’est exclusivement sur la vente directe.

Au niveau de la graine, il faudra voir le mode de commercialisation, donc d’huiles, de farines, de choses comme ça. Mais effectivement, la vente directe et locale, c’est vraiment ce qui nous paraît aujourd’hui le plus pertinent.

T. – De quoi tu serais le plus fier aujourd’hui sur le parcours déjà accompli ? On va voir tes produits, Il y en a cinq actuellement.

La transition d'un ancien prof dans la production de chanvre

E. –  Aujourd’hui, clairement, c’est déjà d’avoir réussi l’année dernière principalement à mener à bien une culture que j’ai découvert de zéro, qui était totalement nouvelle pour moi, en suivant les conseils et les cours de Chanvre Légal Pro, les lives d’experts, le coaching commun. Ce qui aide aussi beaucoup, ce sont les partages du groupe, l’entraide du groupe sur la page Facebook, c’est important. Il y a des gens qui ont une expertise et c’est vraiment quelque chose de précieux pour les gens comme moi qui débutent dans cette culture. Et du coup, d’avoir réussi à faire une production de chanvre assez sympathique l’année dernière, et d’avoir réussi à commercialiser des premiers produits. Pour moi, la notion de commercialisation, c’est quelque chose aussi que je découvre. Il y a aussi cet aspect.

L’apprentissage de l’entrepreneuriat

T. – Toi, tu es du monde de l’enseignement.

E. –  Moi je suis prof et je n’ai entre guillemets, jamais eu à vendre quoi que ce soit. Et c’est vrai que ça aussi c’est une découverte. Je suis plus à l’aise de par mon parcours, ce que je suis au fond, mettre les mains dans la terre, ça ne m’a jamais posé de problème. La notion de devoir vendre, l’administratif qui tourne autour, l’aspect législatif, c’est quelque chose dans lequel je dois me plonger et qui est à la base plus problématique pour moi.

T. – C’est la brique que tu développes en ce moment.

E. – Complètement. Ça c’est vraiment ce sur quoi il faut que j’avance le plus pour pouvoir avancer dans ce projet.

Le développement de sa marque Wakan Douar

T. – Là, on a le nom de cette petite marque qui monte, c’est aussi le nom de l’association.

E. – Tout à fait. C’est le nom de l’association Wakan Douar, un mélange entre le sioux lakota « Wakan », qui veut dire « l’esprit », et le breton « douar » qui signifie « la terre ». Wakandouar, c’est L’esprit de la Terre.

T. – Là on a des planches d’étiquettes. Il y a quelqu’un qui s’est bien amusé on dirait.

E. – C’est Yuna qui a réalisé le design et les étiquettes.

T. – Et donc on arrive aux produits. Alors où est ce qu’on en est sur les produits ? Tu as de la fleur brute ?

E. – La fleur brute, de la fleur de CBD française variétés Dioïca et Carmagnola. Ce sont les deux variétés qu’on a cultivées. On a des macérats huileux.

T. – Voilà qui sont en cours d’expérimentation on peut dire ?

E. – Oui, c’est en cours d’expérimentation, on a quelques retours sur les effets sympas, positifs. C’est assez encourageant.

T. – Ensuite, on a de la tisane et du chaï au chanvre.

E. – Voilà, en mélange avec des épices pour le chaï, d’autres plantes pour la tisane.

T. – Vous avez combien de sortes de tisane et chaï ?

E. – Alors on a deux sortes de tisanes et une sorte de chaï.

La diversité des productions et des débouchés du chanvre

E. Il faudrait qu’on soit, je pense, aujourd’hui le plus nombreux possible à s’intéresser à cette culture, la faire de façon la plus diversifiée possible. Parce que cultiver la fleur c’est pas la même chose du tout que cultiver la graine, c’est encore autre chose pour la fibre ou pour l’utilisation en écoconstruction. Il y a tellement de choses à faire avec le chanvre que plus on sera nombreux, mieux ce sera. Et que vous soyez débutant ou non, issu du milieu agricole ou non agriculteur aussi. En vous demandant de comment vous pourriez diversifier vos productions, je pense qu’à l’heure actuelle, la production de chanvre c’est vraiment une plante qui doit attirer l’intérêt d’un maximum de gens. Nous, on s’est plus focalisé sur la fleur qui demande moins de surface, moins de gros matériel agricole aussi, donc moins d’investissement de départ. Mais voilà, pour quelqu’un qui a la terre, qui a le matériel, il faut aller sur la graine, il faut y aller sur la fibre, sur la chaîne vote..

T. – Et acquérir ce côté entrepreneur qui te permet d’avoir vraiment l’autonomie complète.

E. Exactement. Et c’est ça qui que j’ai le plus à travailler je pense. Mais c’est aussi ça qui est qui est intéressant dans les partages qu’on a sur le groupe, quand on observe le parcours d’autres membres du groupe qui aujourd’hui se sont lancés, qui ouvrent des magasins, qui font des choses super chouettes, de se dire voilà, si d’autres le font, pourquoi pas nous ? Et tout est possible. Et on peut travailler aussi bien nous en restant en tant que producteur, revendre à des gens qui eux après vont faire de la transformation. Enfin voilà, il y a tout un écosystème à l’intérieur de ce groupe qui est intéressant et tout le monde peut y trouver son compte en fait.

T. – Commentez sous la vidéo, faites tourner et à très bientôt pour une prochaine.

Pour aller plus loin

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